77ème anniversaire de la bataille de Meximieux

Publié le par Union Nationale des Parachutistes Ain Bugey

Arrivée des autorités dans le dispositif

 

Comme chaque année, mercredi 1er septembre, se déroulaient à Meximieux les cérémonies du 77ème anniversaire de la bataille de Meximieux du 1er septembre 1944.

En présence de Madame SARLADIE de la ROBERTIE Préfète de l'Ain, du colonel DEMONCHEAUX chef de corps du Régiment Médical, du colonel MOUTIN chef de corps du 68ème Régiment d'Artillerie d'Afrique, du colonel BELLEMIN-LAPONAZ commandant le groupement de gendarmerie départemental, de Monsieur Bertrand GUEYNARD  Directeur du service départemental de l'ONAC-VG, de Mme LAROCHE et Mr DAUBIER Conseillers Départementaux du canton de Meximieux

77ème anniversaire de la bataille de Meximieux

Ces commémoration étaient l'occasion de la remise de la Croix du Combattant à un membre de la section UFAC-VG locale: Raymond BEREIZIAT. Le Président APPAYA a lu l'état signalétique du récipiendaire, la décoration a été remise au nom de la Ministre des Armées par Mme la Préfète de l'Ain. 

 

Ensuite, allocutions de Jean-Luc RAMEL Maire de Meximieux et de Mme la Préfète de l'Ain

 

Puis dépôt de gerbes, sonnerie aux morts, minute de silence et refrain de la Marseillaise. La présentation des gerbes était assurée par deux membres de la section UNP, Jacky et Roger.

77ème anniversaire de la bataille de Meximieux
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77ème anniversaire de la bataille de Meximieux

Et salut des autorités aux Portes-drapeau et délégations

 

La deuxième partie de la cérémonie avait lieu à la stèle du château, édifiée à la mémoire des maquisards tués à cet endroit pendant l'attaque des allemands sur le château. Le Président de la section UNP a retracé le déroulement de cette bataille, puis a rendu hommage à un Résistant, Albert SARTORETTI, qui n'avait que 17 ans le 1er septembre 1944, et qui a participé entre autres aux combats de La Valbonne et de Meximieux.  Une gerbe a été déposée et la Marseillaise chantée par l'assistance.

77ème anniversaire de la bataille de Meximieux
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77ème anniversaire de la bataille de Meximieux
77ème anniversaire de la bataille de Meximieux

Hommage à Albert SARTORETTI

Albert SARTORETTI est né le 7 décembre 1927 à Chaley, village situé au nord de Tenay dans l’Ain. Le 27 juillet 1944, à 17 ans, il se rend à Lacoux par la Montagne pour rejoindre des hommes du maquis qui seraient basés à cet endroit. C’est ainsi que notre ami POUPON, son nom de résistant, intègre la compagnie FFI du lieutenant Roger Giraud surnommé GIROD.

Rapidement intégré et formé, il est affecté comme pourvoyeur à la mitrailleuse. Il va être engagé sur différentes embuscades locales et coups de mains en août, jusqu’à ce que la compagnie GIROD qui compte 110 hommes 3 officiers et 30 sous officiers soit envoyée à La Valbonne.

Dans les combats à La Valbonne et Meximieux

Leur mission de la compagnie GIROD est de défendre le camp militaire qui a été repris aux allemands par les hommes du Camp DIDIER le 24 août 44. Le 30 août le camp est attaqué par les troupes allemandes qui avec l’aide de l’artillerie tentent de l’encercler. Après 24 heures de combat, la compagnie GIROD est relevée par les Enfants de Troupe de l’Ecole d’Autun. Au petit matin du 1er septembre, de nuit, les FFI quittent le camp par petits groupes. Une partie de la compagnie doit se diriger sur Lagnieu pour défendre le pont, l’autre doit rejoindre Meximieux en renfort.  Ce sera à pieds, le plus discrètement possible, en longeant la nationale 84. Arrivé à Meximieux, le groupe dans lequel se trouve Albert est dirigé sur le château où se trouvent déjà un groupe d’américains, des maquisards des Forces Unies de la jeunesse (FUJ) et des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). En milieu d’après-midi, un détachement du 111ème Régiment de Panzer grenadiers, appuyé par le tank destroyer américain récupéré un peu plus tôt à Pérouges, monte à l’assaut du château. Ce blindé pris aux américains est venu de Pérouges par l’embouche CHAUDET, puis a traversé le Longevent au gué du moulin BERTHET, avant de prendre le chemin de l’Aubépin pour arriver derrière le Fouilloux. Le château et ses abords sont matraqués par les obus et la défense s’organise. Marcel VION est posté avec sa mitrailleuse et quelques hommes en haut du pré devant la ferme, et arrose copieusement les assaillants. Son arme s’enraille et le groupe se réfugie dans la cour de la ferme du château. C’est la que VION sera mortellement atteint par un obus et MIONT blessé. Un peu plus bas, allée du château, les FUJ sont pris à partie par l’artillerie allemande et des mitrailleuses positionnées au calvaire. HYVERT, ABASAGUICH et GOUCHON sont tués. GASTON, BOZONET et EYNARD sont blessés. Au château c’est la panique, tout le monde se replie dans le château mais il est déjà trop tard, le tank destroyer défonce le portail d’entrée, le parc est investi par les soldats allemands et le blindé se positionne sur la terrasse avec son canon face au bâtiment. Pendant ce temps, dix GI’s américains et vingt FFI qui étaient en défense de l’arrière du château se sont enfuis par le bois derrière le bâtiment.

Alors que les propriétaires, Mme et Mr DUPARQUET, sont dans la salle à manger bondée car tout les américains et les maquisards se sont réfugiés là, la porte extérieure est ouverte brusquement par un soldat allemand grenades à la main, très surpris de voir le grand nombre de personnes réunies. Evidement il n’est pas question de résister et tout le monde lève les mains pour se rendre. D’autres grenadiers arrivent dans la pièce faiblement éclairée pour faire sortir les prisonniers. Au fond de la salle à manger, six maquisards dont Albert SARTORETTI et DRIVOT en profitent pour s’échapper discrètement par une porte qui donne sur le sous-sol. Il n’y a pas d’issue et faute de mieux ils s’entassent dans les toilettes, serrés les uns contre les autres, le dos contre la porte. Pendant ce temps, Mme DUPARQUET est contrainte à accompagner les allemands pour une inspection en règle de tout le château, pièce par pièce. C’est elle qui va sauver la vie de nos maquisards, en guidant habilement les allemands pour esquiver la visite des toilettes pendant la fouille de la cave. Après de longues heures d’attente, n’entendant plus aucun bruit, les 6 rescapés sortent, il fait nuit noire et ils en profitent pour descendre au PC du séminaire. Les allemands ont quitté Meximieux. Le bilan humain de cette bataille au château et aux abords a été lourd : cinq maquisards tués, quarante et un prisonniers et vingt blessés chez les américains et FFI.

Et son parcours après Meximieux

Après la bataille de Meximieux, la guerre n’est pas finie pour autant. Albert SARTORETTI, comme de nombreux hommes issus des maquis de l’Ain et du Jura , va être incorporé dans un bataillon du 99ème Régiment d’Infanterie Alpine de Belley, créé le 1er octobre 1944, et constitué pour poursuivre la lutte au sein de l’armée des Alpes. Albert va être stationné à Chambéry, Aiguebelle, le Bourget et Bardoneccia en Italie, avant d’être démobilisé autoritairement le dix juillet 1945, il n’a même pas dix huit ans. Mais rien n’arrête Albert. Le vingt sept juillet 1945, il demande à s’engager dans l’armée de l’air à la base aérienne d’Aulnat. Il est toujours trop jeune. Enfin, le dix huit janvier 1946, sa demande d’engagement pour trois ans est acceptée et il va suivre une formation de mécanicien avion. Les rengagements vont se succéder. On le retrouve le trois juin 1947 sur le paquebot Pasteur, en route pour l’Indochine. Affecté à l’aérodrome de Bac Maï, il va être largueur sur les avions C47 qui ravitaillent les troupes au Tonkin par parachutage. Toujours dans l’armée de l’air il sera en Algérie de 1949 à 1953, puis de 1956 à 1962. C’est avec le grade d’adjudant qu’Albert va quitter l’armée, avec une pension militaire bien méritée. Et après tout cela ? Il n’a que  trente cinq ans, et ne sait pas trop vers quoi s’orienter. Par une connaissance, il a l’opportunité d’être recruté par un géant de l’industrie pharmaceutique allemand ; les Laboratoires PFIZER. Après une formation complète à son nouveau métier, il va faire une carrière de visiteur médical pour ce fabriquant de médicaments, avant une retraite méritée à Clermont Ferrand.

A 94 ans passés, Albert SARTORETTI reste marqué par cette période, et c'est avec regret qu'il n'a pas pu venir à Meximieux pour cette commémoration. Il est, à notre connaissance, le dernier homme des Maquis de l'Ain ayant participé aux combats à Meximieux et toujours vivant en 2021.

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